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6 mars 2016 7 06 /03 /mars /2016 12:09

~~De 1995 à 2010 la production porcine n’a augmenté que de 9 % en France contre 24% au Danemark et 43% en Allemagne. Le nombre d’élevage porcins, entre 2000 et 2010, a baissé de 39% et a diminué de 54% aux Pays Bas, de 58% en Allemagne et de 69% au Danemark. Quant à la production laitière, la taille moyenne d’un élevage en 2013 était au Danemark de 134 vaches, 75 aux Pays Bas et seulement de 45 en France.

Et oui, nous travaillons encore d’une manière artisanale alors qu’en Europe, nos voisins sont passés à l’ère industrielle. Pourtant la qualité du lait est identique. Alors que le prix de revient de ce litre de lait ou du kg de viande est nettement trop cher en France.

Notre agriculture peine, notre activité de transformation aussi. La part de l’industrie dans la valeur ajoutée et limitée à 11% en France contre 16% dans la zone euro et de 22% en Allemagne.

Dans le monde, seule, la France a adopté les 35 h.

Or la loi Myriam El Khomri veut réformer le code du travail.

Le Chômage repose sur « la conception erronée que les emploi pourraient être éternels, que chaque destruction d’un poste de travail serait un événement anormal, dramatique, qu’il faut éviter à tout prix. Pierre Cahuc et André Zylberberg.

Or nos syndicats ne connaissent pas la loi de Joseph Alois Schumpeter, quel dommage et pourtant, en peu de temps, que de transformation dans nos outils de travail et de loisir qui métamorphose nos vie de tous les jours.

Sur 10 000 destructions d’emploi, 10 000 sont créés par ailleurs. Mais il y a des destructions dans les emplois peu qualifiés ou non adapté à notre nouvelle vie.

On le constate en particulier dans le secteur industriel où existent aussi d’autres raisons. Les sorties d’emplois correspondent à 24% de CDD et 11% de démissions. Les embauches en CDI sont très minoritaires. Pourquoi ? Ce Code du travail dissuade les entreprises d’embaucher par craintes de tracas Prud’homale. Il ne faut pas oublier que la France détient le record des litiges en cas de licenciements : 25% alors qu’en Angleterre 7% seulement, et dans 80% des cas le licencié obtient gain de cause.

En protégeant les salariés par toutes sortes de règlements, on obtient l’effet inverse : recul des embauches et aussi elle accroit la durée du chômage. Elle rend plus difficile l’accès à l’emploi des personnes les plus vulnérables – jeunes pour un premier emploi, personnes de plus de 50 ans, les femmes, les salariés déclassés et non formés aux nouvelles technologies. Ce qui crée un marché très inégalitaire. D’un côté un salarié en CDI protégé par de nombreuses loi, embauché sans limitation de durée, de l’autre le salarié embauché en CDD qui ne présente peu de stabilité et crée chez le salarié un risque de tension qui ne peut s’aggraver à terme : risque de divorce, de maladie, de précarité.

Le CDD a représenté près de 85% des embauches en 2015.

Il ne faut pas compter sur le syndicat pour défendre un chômeur : il ne cotise pas, ne se mobilise pas – en principe - et ne vote pas lors des élections des représentants syndicaux. Pire le chômeur représente une menace pour le salarié en place : rejet des jeunes, rejets des chômeurs surdiplômés, des chômeurs sur- compétents,… « si on embauche celui-là, je risque de me piquer ma place… » qui n’a pas déjà entendu cette réflexion ?

Il ne faut pas compter sur le Politique qui, lui, s’intéresse aux salariés qui travaillent et donc eux votent. Rarement un chômeur va placer son bulletin dans l’urne, qu’elle soit placée dans son ancienne entreprise ou à l’école primaire de son quartier. Pour le politique, il y a plus de suffrages à gagner en s’adressant au 19 millions de salariés (secteur marchand et non marchand) qu’en s’intéressant au sort des 6 millions de chômeurs.

D’ailleurs tous les syndicats sont vent debout devant toute modification, toute réforme du Code du travail.

En France seulement 8% des salariés paieraient leur cotisation syndicale. Le syndicalisme est nettement mieux implanté dans le secteur non marchand – 15% - que dans le secteur marchand 5% et et le reste en particulier dans les grandes entreprises publiques ou ex publiques : Orange, la Poste, Renault…

Le syndicalisme français cultive toujours la lutte des classes, dépassée, et ils ont gardé comme paradigme la charte d'Amiens - qui porte le rapport de forces comme moyen d'actions privilégié dans leur ADN. Le syndicalisme français ne discute pas avec le Patron comment améliorer le C.A, comment répartir au mieux le bénéfice, essayer de trouver des solutions pour améliorer le « gateau » à se départager entre tous les acteurs. Ils sont toujours dans la Bible de Karl Marx dont le raisonnement est parti sur de fausses bases (il n’a pas pris en compte tous les critères à sa disposition et donc le résultat est faussé).

Le syndicalisme hexagonal n'est pas un syndicalisme de services, comme dans certains pays étrangers, notamment nordiques. C'est-à-dire que les centrales françaises se bornent à défendre les droits des salariés et non de leurs seuls adhérents. La multiplication des Centrales rajoute encore de la difficulté car chacune va surenchérir les unes par rapport aux autres ou joueront sur le besoin d’appartenance « soit tu es avec moi soit tu es contre moi » ou en d’autres termes « moi c’est moi et toi tais-toi ».

Il n’en est pas de même dans les pays du nord de l’UE où la représentation syndicale avoisine 70% et où les encartés bénéficies de droit particulier ou supplémentaire par exemple à l'assurance-chômage et où le syndicalisme se préoccupe du reclassement de ceux qui ont perdu leur emploi.

En Italie, pour faire passer la réforme du travail et enfin faire baisser le taux de chômage, le Chef du Gouvernement a refusé d’ouvrir la porte aux syndicats. Résultat une baisse sensible de 1.5% en un an en 2015.

Or la montée en puissance des TPE, de l’entreprenariat, et la montée de l’adhocratie menace le syndicalisme.

La croissance qui s’élevait en France de 5.6% dans les années 60, n’a cessé de ralentir dans les années 80 à 1.9% puis à 0.3% depuis 2010. Nous sommes aujourd’hui dans le peloton de queue en Europe dont la croissance est nettement supérieure à la nôtre.

Depuis l’arrivée de Monsieur Hollande à l’Elysée, la France compte plus de 688 000 demandeurs d’emploi supplémentaire officiel. Elle a perdu 217 000 postes dans le secteur marchand.

Plus haut j’évoquais le personnel le moins qualifié dans le paragraphe Schumpeter, il faut y rajouter « la taxation du travail et de la production qui freine l’investissement affirme Elie Cohen directeur de recherche au CNRS. Il pointe deux mesures prioritaires : 1° baisser le coût du travail en supprimant les 35 milliards d’€ de cotisations familles payées par l’entreprise -5.25% du salaire brut. 2° généraliser d’un allégement dégressif de tous les salaires. Une baisse de 20 milliards d’€ entraînerait une embauche de 250 000 personnes.

Philippe Aghion constate l’absence « de deuxième chance » dans notre système de formation verrouille l’accès à l’emploi. Résultat la France est un des pays de l’OCDE où le chômage des jeunes est le plus élevé – 24%.

Gilbert Cette - « les accords d’entreprise doivent primer sur le code du travail » Le Code du travail contient près de 3700 pages. Pléthorique, complexe, absurde (on y trouve le nombre de vêtements que le salarié peut suspendre au vestiaire, si, si, si). Notre droit social grippe le marché du travail affirme notre Professeur de l’Université d’Aix-Marseille dans un rapport corédigé avec Jacques Bathélémy pour Terra Nova.

17% des jeunes français de 16 à 25 ans ne sont ni à l’école, ni en formation, ni en emploi soit 3 fois plus qu’en Allemagne. Pourquoi ne pas imposer l’apprentissage pour ces jeunes se dit Bertrand Martinot ?

L’employeur a le choix entre recruter en CDD pour 18 mois au maximum et renouvelable 2 fois depuis la loi du 19 aout 2015 ou un CDI avec une période d’essai de deux à quatre mois selon les catégories de salariés, renouvelable une fois. Ce système favorise l’emploi des CDD qui représente 80% des embauches, constate Patrick Artus analyste économique chez Natexis.

Keynes, connu de tous les économistes de Gauche disaient pourtant : « la difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles mais d’échapper aux idées anciennes. » Je pense que la loi sur la réforme du travail va dans le bon sens et permettra aux Français de retrouver le moral afin de repartir avec une perspective d’avenir plus ouverte.

 

Sources : Le Point, Capital, de mars 2016, Internet.

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